Café-Rêves N°55

Le Comportement

Dans les E.M.C, par exemple une séance d'Hyperventilation, le pratiquant qui a été laissé pour compte par sa famille
et son entourage dans sa petite enfance n'emploie jamais le mot de Bouc Émissaire.
Et pourtant, il semble que chaque groupe humain, et la famille est un groupe, ait besoin d'un exutoire pour donner sens à son existence. Le schéma est toujours identique, après un laminage psychologique, humiliations, rabaissement, dépréciation..., conscient ou non mais toujours bien orchestré par un membre de la famille (le pervers). Les autres membres se contentent de reproduire le schéma imposé par le plus fort. La victime se retrouve le "coupable" idéal de toutes les "fautes" rencontrées dans la vie courante. Son existence, autrement dit le simple fait qu'il soit là, est sensé expliquer les aléas ordinaires que la famille traverse. Il est pointé comme le handicap majeur qui freine un supposé bon déroulement de l'évolution familiale. On lui impute d'être la cause, l'origine, de tous les tracas domestiques.
Ceci est pratique pour les "attaquants" qui n'ont jamais à se remettre en question, ils sont à l'abri d'avoir un jour tort puisqu'ils possèdent "l'explication" de leurs problèmes. Certains en toute conscience poussent le vice à la démonstration très argumentée de leur théorie, mais c'est un autre débat. Les pratiquants des H.V. et de type bouc émissaire, au début des séances, ne remettent jamais en cause ce schéma. Ils sont au contraire persuadés qu'ils ne sont pas "normaux", qu'ils sont a-sociaux, qu'ils sont d'une nullité sans borne, que chaque chose qu'ils touchent devient un ratage, et que les autres ont bien raison de penser qu'ils sont maladroits, inaptes, une gêne pour autrui.
Il faut très peu de temps pour se rendre compte de l'énergie déployée par ce type de personnes pour faire les choses "bien comme il faut", pour être "appréciés", pour "irréprochables", bref, pour offrir la perfection que l'on attend d'eux, est monumentale.

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